Les évènements récents dans ma bande de desperate copines m’amènent à penser qu’en amour, on souffre bien plus souvent qu’on ne devrait. Les raisons sont multiples, la plupart du temps, si ça ne marche pas, c’est parce qu’on choisit d’aimer ce qui ne convient pas. Et là, on se dit pourquoi pas ? On peut s’enrichir de nos différences, allons-y, tentons de vivre cette histoire malgré tout et puis si ça fait mal parfois, tant pis. C’est comme demander à une femme qui a accouché si elle a souffert. « Mais non, on oublie. La joie de rencontrer le bébé te fait oublier que tu as trimé pendant 15 heures et qu’au final tu pourras même plus t’assoir normalement pendant des jours et des jours. Tu es dévastée, mais tu es HEUREUSE . »
Quand on aime quelqu’un qui ne nous convient pas, c’est pareil. A chaque moment magique, tu oublies qu’avant tu as pleuré, patienté, éteint et rallumé ton téléphone 75 fois en deux heures, écouté toutes les chansons de Patrick Bruel en boucle et bu des litres de Cointreau… Le problème, c’est que ça recommence inlassablement. Toujours ce cycle infernal.
A croire que, nous, les filles, on a besoin d’avoir mal pour être sûre qu’on aime. Cela dit, un jour ou l’autre, quand on aime ce qui ne convient pas, ça finit par céder. On ne vit pas de passion toute sa vie, une vie passionnée est une vie qui te consume trop pour durer. Et heureusement que ça ne dure pas pour toujours. Faut juste développer des stratégies défensives pour réussir ENFIN à tourner la page. J’essaie de trouver les étapes universelles du chagrin d’amour. ..
1- Ça pique un peu…
Ca y est, on le sent, la fin approche à grands pas. C’est pas toujours par manque d’amour. Il s’agit souvent de divergences de points de vue. Parce que oui, on peut s’aimer et se quitter quand même. Je pense aux histoires clandestines, aux amours interdits, mais je pense aussi aux vies totalement incompatibles, aux différences d’âge, à la distance géographique, au choc culturel. Bref, on sait que cet amour, on pourra jamais l’imposer au monde, alors, la décision est prise, l’étape 1 est franchie.
J’ai beau réfléchir et, pour cette étape-là, je n’arrive pas à faire de blague. Vais essayer de me reprendre au cours de cette page. Parce que la raison de ces articles c’est quand même de se marrer un peu ! (et je ne voudrais pas vous perdre les filles…)
2- Le coma
C’est probablement la pire étape et pourtant, je l’aime bien quand même celle-là. Evidemment, faut se fournir en crème pour hémorroïdes, parce qu’il n’y a que ça pour vraiment faire dégonfler les yeux. Les sachets de thé, à part tacher les doigts, ça ne fait pas grand-chose.
Le plus drôle à ce moment-là, c’est de voir la réaction de tes copines avec toi. Listons les réactions, elles se reconnaîtront sûrement.
– Y a celle qui voit bien que t’es triste, mais elle, elle a la pêche. Elle y peut rien c’est comme ça, son cœur est comblé en ce moment par un super prof de sport qui est en train de lui montrer que ça existe un mec bien. Donc, elle te rassure mais en même temps, elle aimerait bien abréger le monologue parce que, elle, elle va bien et qu’elle serait plutôt d’humeur festive. En général, cette amie-là ne fait pas de « calins-copines », mais elle est là. Son rôle sera déterminant dans l’étape 3. Je vous en reparlerais probablement.
– – Y a celle qui vit, à peu de choses près, la même chose que toi. Elle te comprend sûrement mieux que toutes les autres. Et d’ailleurs, elle le prouve. Elle échange, t’écoute, te donne ses bras. Elle est parfaite pour l’étape 1.
– – Il y en a toujours une qui te surprend. Tu pressentais qu’elle était en train de devenir une amie et, c’est là, quand ça ne va pas, qu’elle te le confirme. Elle prend en compte ton point de vue, y ajoute le sien, tente de faire part d’objectivité lorsqu’on y arrive plus. Et tu te demandes si un jour, tu pourras lui renvoyer la balle, tellement elle a l’air forte. Elle peut débarquer à n’importe quelle étape, ça collera forcément.
– Et puis, il y a l’amie de cœur qui est là et qui te laisse salir son tee shirt rouge avec ton mascara, qui t’aide dans ton quotidien, qui te rappelle les trucs concrets qui méritent aussi notre intérêt… Ahhh ! Cette amie-là !
– J’ai oublié aussi, toutes les autres celles avec lesquelles tu ne parles pas de ça et qui du coup te racontent leurs problèmes de boulot ou te montrent la dernière paire de louboutins qu’elles se sont payée. Nan, je déconne, mes copines ne sont pas quatre New-yorkaises qui parlent de sexe, elles sont pauvres, elles n’ont pas de louboutins. Peut-être un rouge à lèvres Dior à l’occaz, mais c’est tout….
–
Entourée comme ça, elle ne me semble plus si atroce que ça cette partie du chagrin d’amour. En plus, elles te laissent même écouter en boucle les mêmes chansons déprimantes. (On se fait une playlist les filles. On boira un coup en l’écoutant.)
- La colère et la fête
Après avoir été des plus lamentablement mièvres et larmoyantes et avouons-le, toujours amoureuses, on commence à se demander pourquoi cet abruti nous a mise dans cet état. Les plus acharnées et vindicatives vont le faire savoir à l’intéressé. Peut-être qu’à force de recevoir ces messages injurieux il va changer d’avis et revenir vers nous ? Ok, je m’arrête pour la liste des injures !
– Lâche : il revient souvent celui-là, mais pas notre faute si les hommes le sont.
-PD : ben oui, on se cherche des excuses.
-Connard : parce qu’il convient pour toutes les mauvaises circonstances. « connard », c’est hyper général comme insulte. Donc, on peut.
-Enfoiré : c’est comme connard.
– Ptite B… : Mais des fois, quand on le dit, on ment.
Bref, La colère est un sentiment tellement pratique. Ça fait du bien d’être en colère. Et le mieux, c’est que t’as aussi envie de faire la fête. Ne riez pas, c’est commun à toutes. Même celles qui ne font jamais la fête. Et là, t’appelles ta copine qui est amoureuse et à qui tout sourit et tu lui proposes une soirée « cuir-moustache » ! ( Là, si elle ne se reconnait toujours pas, je capitule.)
Enfin, tu l’as oublié quelques heures. Il revient par pointe de trois secondes. Ca provoque un genre de crampe dans le ventre, comme quand tu te souviens que tu vas te faire engueuler par ton papa quand tu vas rentrer parce qu’il t’avait dit de pas faire le mur. Mais, on peut affirmer qu’il y a du mieux. Jusqu’au lendemain…
- la rechute
Ben oui, le lendemain, t’es en descente. Du coup, pour faire bref, l’étape 4, c’est comme la deux, mais en moins fort. Là, tu ressors tes CD et tu cries « Pourquoiiiiii ??? » Et tu n’es plus en colère, tu te rappelles juste qu’il était (au choix) :
-Génial au lit
-drôle
-attentif ou en tout cas, une fois, il t’a demandé si t’avais pas froid.
Ou tout ce que vous voulez de suffisamment valorisant.
Je vous préviens, c’est l’instant précis où le risque de prendre son téléphone pour voir, si peut être que… La réponse est NON ! On ne l’appelle pas ! Ça n’a pas marché une fois (voire plus), il n’y aucune raison pour que cette fois, ce soit la bonne. Les amies précitées doivent être réactives à ce moment- là !
- la nostalgie ponctuelle
Et enfin, un matin, tu te rends compte que ça fait plusieurs jours que tu n’y as pas songé. Tu t’es souvenu que passer du temps avec tes amis, c’est bien aussi. Tu as repris goût à tes activités sportives et culturelles. Ta maison est rangée et t’as même eu envie de faire des cookies.
Evidemment, il restera toujours une part de mélancolie quand tu y penseras. Mais ça s’estompera avec le temps. Les histoires les plus belles ne sont pas forcément les plus longues. « Les choses qui nous échappent ont plus d’importance que les choses que l’on possède. Un amour insatisfait a plus d’importance qu’un amour pleinement consommé. »
Peut- être qu’un jour, tu voudras le revoir. Pour faire un genre de bilan. C’est pas toujours nécessaire. Donc pour être sûre de ne pas faire de connerie, demande l’avis de tes copines avant !